« Pâque, la vie renaît avec le Ressuscité ! »
La vigile pascale s’ouvre par le feu nouveau. Il donne un ton éclatant et festif à la célébration. Il sort des entrailles de la terre et illumine l’obscurité de la nuit des hommes. Ce feu, c’est le Christ sortit vivant du tombeau. En effet, en mourant, il descend aux enfers, pour détruire l’œuvre de la mort et du péché qui retenait captif toute l’humanité. En remontant du tombeau, le Christ fait apparaître la vie nouvelle sur le monde. Par conséquent, ce feu traduit l’amour de Dieu pour tous les hommes. Cet amour divin fait renaître la vie au cœur de l’humanité. Il se traduit au quotidien de l’existence par la victoire des forces du bien sur les forces du mal. Il est illustré par la paix entre les peuples, le recul de la pauvreté et des discriminations, le respect des droits de l’homme, l’accès aux ressources de la terre, à l’éducation et à la santé, la promotion de la famille, la liberté des consciences, le développement harmonieux et intégral de la personne humaine…
Cet événement de la pâque du Seigneur entraîne le passage de l’humanité marquée par la mort et le péché à une nouvelle humanité caractérisée par la vie et la liberté. En effet, la résurrection provoque la naissance d’un peuple nouveau porteur de l’espérance de la nouveauté de la vie. C’est un peuple choisi de partout l’univers, et appelé à être une race royale et un sacerdoce saint. Ainsi, la pâque du Seigneur annonce le soleil d’amour sur les hommes et les femmes appelés à participer à l’avènement d’un monde meilleur ici et maintenant, et à espérer l’éternité bienheureuse après cette vie terrestre.
De cette expérience unique, bouleversante et heureuse de la résurrection du Christ, des hommes et des femmes ont été témoins. En fait, cette expérience a transformé leur vie en lui donnant du sens. Marie Madeleine, Pierre et Jean, ne sont plus les mêmes après l’expérience pascale, car il y a désormais le Christ Ressuscité qui vit en eux. Dès lors, ils l’ont annoncé et transmis avec courage et force autour d’eux.
Les récits de la résurrection focalisent notre attention sur l’absence de Jésus au tombeau. Cela a été constaté par les femmes, Pierre et Jean à l’aurore du premier jour de la semaine. Mais, celui-ci apparaît aux femmes pour leur demander d’être porteur à ses apôtres de sa victoire sur la mort. Ainsi, les femmes sont chargées d’annoncer qu’il est vivant et qu’il les précède en Galilée. Tel est le mystère de notre foi, le Christ est Vivant, il est Ressuscité, il n’est pas dans le tombeau.
Aujourd’hui, la célébration de ce mystère de la foi nous engage à vivre notre propre pâque comme l’ont fait les apôtres et les premiers chrétiens. C’est donc se laisser embraser par le feu de l’amour de Dieu pour renaître et vivre en ressuscité. Ma pâque s’accomplit toute fois que je cède de la place dans mon cœur au Ressuscité. Quand Le Vivant a pris place dans ma vie, tout est possible, car tout est renouvelé. Par ailleurs, cette vie nouvelle est accueillie de façon spéciale par les catéchumènes qui reçoivent le baptême au cours de la veillée pascale. Ils reçoivent cette grâce de la nouvelle naissance, sont désormais marqués du Saint-Esprit et vont participer au repas du Seigneur.
Avec eux, mettons-nous en marche pour témoigner du Ressuscité au cœur de nos communautés paroissiales, de nos familles, de nos relations interpersonnelles et de nos cités. Bonne fête de pâques.
P. Auguste Emmanuel Marie du Verbe de Dieu NAOUNOU